Rodrigo Duterte, l’actuel président philippin, ancien maire du Davao est connu pour ses déclarations polémiques notamment en mai 2016 lorsqu’il affirme qu’il aurait souhaité participer au viol collectif d’une missionnaire australienne tuée en 1989.
Dernièrement, il a expressément recommandé à ses soldats de ne pas tuer les femmes mais de « tirer dans leur vagin ».
Cela illustre la stratégie étatique qui préconise le viol au meurtre.
Il s’agit pourtant de deux actes criminels néanmoins, le viol représente le crime parfait en ce qu’il nécessite peu de moyens, ne laisse que très peu de traces dont les preuves s’avèrent plus délicates à réunir qu’un corps retrouvé sans vie. Au delà, il s’agit d’un acte qui atteint non seulement l’intégrité physique d’un individu mais aussi psychique puisqu’il est difficile de se défaire de ce traumatisme. Par ailleurs, l’intensité de cet acte est telle qu’il terrorise les victimes et, pratiqué à grande échelle peut détruire toute une partie de la population.
En ordonnant à ses soldats de violer les femmes rebelles, Duterte est en nette contradiction avec les règles du droit international puisqu’en effet le viol commis dans un conflit armé est constitutif de crime de guerre.
A l’heure actuelle, le constat est alarmant puisque le président ne semble pas prendre conscience de la gravité de la situation puisqu’il a déjà annoncé qu’il endosserait la responsabilité des militaires qui commettraient des viols à l’encontre des femmes djihadistes :
« Je serai emprisonné à votre place. Si vous violez trois (femmes), je dirai que je l’ai fait. Mais si vous en épousez quatre, fils de pute, vous serez battus« .
Partant de ce principe, toute tentative d’obtenir que justice soit faite se heurte à la plus grande impunité.
Moradeke Badirou